Principe 

 

Dans son principe, l’arbalète n’est rien d’autre qu’un arc pour lequel le maintien en tension de la corde est assuré non plus par la force physique du tireur, mais par une pièce rigide appelée arbier (ou arbrier), organisée pour supporter la flèche, retenir la corde et la libérer au moment du tir au moyen d’un mécanisme simple.

 

Ce perfectionnement apporte plusieurs avantages. Une fois que la corde est tendue, le tireur n’a plus d’effort physique à fournir pendant qu’il vise. L’ajustement du tir s’en trouve facilité. La régularité de tension de la corde est à peu près absolue puisqu’elle est déterminée par le point d’ancrage sur l’arbier, et donc indépendante du geste de l’archer. Ainsi l’efficacité du tir est moins conditionnée par l’habileté naturelle et le niveau d’entrainement du tireur. Avec une arbalète, il est aussi possible de tirer avec efficacité en position couchée.

 

La puissance de l’arbalète peut être augmentée sans inconvénient jusqu’à des puissances compatibles avec par exemple le percement des armures ou l’abattage d’un cheval. En outre, la longueur des projectiles n’a plus à être définie en fonction de la morphologie de chaque tireur.

 

On trouve trace de l’arbalète dès l’antiquité, avec un apogée en Chine dès l’antiquité, et au Moyen Âge en occident. L’arbalète peut être un objet simple avec un arc en bois d’une seule pièce et une simple encoche dans l’arbier pour retenir la corde (exemple l’arbalète prémédiévale dite de Charavine retrouvée dans le lac de Paladru en Isère, ou encore les modèles pygmées encore en usage en Afrique centrale). Mais la plupart des modèles contemporains de la guerre de Cent Ans sont de conception perfectionnée, avec système de détente à noix, arcs composites puis métalliques, et accessoires d’armement de la corde, qui en font des armes de technologie élaborée, et donc assez coûteuses

 

Si pour la chasse, l’emploi de l’arbalète a été très apprécié en son temps, son usage militaire a provoqué des déboires célèbres sur le champ de bataille. La lenteur de mise en œuvre face aux troupes armées du grand arc droit traditionnel est souvent avancée comme explication (voir les chroniques des batailles de Crécy et d’Azincourt). Mais c’est probablement surtout l’option de vouloir remplacer les archers par des arbalétriers qui constitua une erreur. En tirant 5 flèches à la minute en rangs serrés, les troupes d’archers peuvent être utilisées comme des moyens de tir de saturation, alors que l’arbalète est plutôt dans le contexte de l’époque une arme de précision